mercredi 14 septembre 2011

Interview de Marième KANE à Wal fadjri


MARIEME KANE, PRESIDENTE DE L'ASSOCIATION DES FEMMES MAURITANIENNES DU FLEUVE (AFMAF) : ‘Nos autorités sont têtues’


Wal Fadjri : C'est votre énième manifestation pour demander aux autorités mauritaniennes d'arrêter le recensement en cours en Mauritanie. Pourquoi votre pression n'est-elle pas ressentie par vos autorités ?


Marième KANE : Parce que simplement, elles sont têtues et elles croient qu'on va lâcher (prise) parce que nous en avions l'habitude. Mais nous sommes déterminées à aller jusqu'au bout, parce que nous sommes unies dans notre lutte.


Est-ce que le recensement n'est pas une bonne chose dans ses objectifs ?

C'est une bonne chose objectivement. Mais en excluant les Noirs, ça devient une mauvaise chose parce qu'on deviendra des apatrides à la fin. C'est pourquoi, nous nous battons pour notre survie et l'avenir de nos enfants. On demande aux Noirs le certificat de décès de leurs parents. Il faut que ça cesse ; alors qu'on ne demande rien aux Maures. C'est du racisme pur et simple. C'est ça le problème. La communauté maure est recensée par rapport à sa peau ; alors que pour la communauté noire, il faut prouver la ‘mauritanité’ de ses parents, de ses grands-parents. C'est une humiliation et elle est quotidienne. C'est pourquoi, on ne l'accepte pas.


Est-ce que cela persiste toujours ?

Paraît-il qu'ils ont allégé un peu, mais nous voulons que ça soit légal et que ça soit une justice pour tout le monde. Nous voulons qu'on demande les mêmes justificatifs à tout le monde. Pas seulement aux Noirs. Il n'y a pas de Peul, de Wolof, de Hassania, de Baïdane ! Que tout le monde soit recensé dans les mêmes conditions.


C'est-à-dire ?

Si on demande au Noir une pièce d'identité, on doit le faire aussi avec un Maure. Mais ce n'est pas normal d’exiger aux Noirs des pièces qu'on ne demande pas aux Maures. Sinon, nous allons nous battre par tous les moyens locaux pour obliger nos autorités à appliquer les conditions à tout le monde. Nous ne voulons pas perdre notre nationalité.


Avez-vous prévu d'aller manifester en Mauritanie ?

Nous l'avons prévu parce qu'il y a des gens qui sont prêts pour ça. Pour le moment, nous coordonnons avec nos compatriotes qui sont sur place et nous synchronisons nos manifestations avec ceux des Etats-unis, de la Belgique. Et nous demandons à tous les Mauritaniens qui sont dans le monde de manifester pour exiger l'arrêt de l'enrôlement.


Quel est objectif de votre association ?

C'est de travailler avec les déportés afin d'améliorer leurs conditions de vie. Nos avons creusé des puits, aménagé des terres pour faire du maraîchage. C'est vrai qu'il y a des déportés qui sont rentrés, mais il en reste toujours cinq mille au Sénégal. Et ceux qui sont rentrés sont toujours des réfugiés, parce qu'ils habitent sous des bâches. On veut mettre fin à cela en aidant à s'insérer dans la vie économique. Nous voulons aussi aider leurs enfants à aller dans les écoles parce qu'ils n'y vont pas parce qu'il n'y a pas d'écoles. Il y a aussi la questions des latrines qui posent problèmes. (…). C'est vraiment inhumain ce qu'ils subissent. Paraît-il qu'ils ont cinq mille ouguiyas par moi. Ce qui ne peut pas faire vivre une famille. C'est pour vous dire qu'ils vivent l'humiliation quotidiennement. C'est pourquoi, ils ne peuvent pas se révolter. (…).

Recueillis par M. BARRY

mercredi 17 août 2011

Reportage photos de l'occupation de l'Ambassade de Mauritanie à Paris par les militants IRA France
Ce Mercredi 17 Août 2011 à 14H, 5 militants de l'IRA (Brahim ould Aly, Hassan Lemine, Djaffar Cheikh, Mohamed ould Zahaf et BA EL HADJ ) ont occupé l'Ambassade de Mauritanie à Paris pour demander la libération de leurs 9 camarades detenus d'opinion depuis le 09 Août et dont le procès se tient actuellement à Nouakchott. Ils se sont introduit dans le bureau de l'Ambassadeur Cheiyakh ould Ely qui a accepté de les recevoir. Ils lui ont remis en main propre (voir photo) un tract demandant la libération de leurs camarades detenus. L'Ambassadeur a promis de transmettre leur demande aux autorités de Nouakchott tout en réaffirmant aux militants que le Président Aziz a tout à fait raison de dire dans son discours du 5 Août dernier que l'esclavage n'existe plus en Mauritanie.A 16H30, il y'avait un barrage de la police française qui a empêché aux autres militants de venir soutenir leurs camarades. Il y'avait aussi la présence sur les lieux du Président de IRA France, Mamadou SY















































Source: Habiboullah KANE












mardi 26 juillet 2011









Je suis noir et mauritanien



Les opérations d’enrôlement en cours en Mauritanie montre à quel point nos autorités sont capables de fouler au pied les règles élémentaires de droit et d’humilier une communauté toute entière : Au départ, on nous disait que le projet de réforme de l’état civil voté au parlement permettait : d’avoir un registre national unique de population attribuant un numéro d’identification national à tout mauritanien, de créer un guichet unique pour faciliter les démarches administratives, et de délivrer tous les documents (passeports, cartes d’identité, actes de naissances, etc.) par une seule administration. En théorie, ce dispositif était plus fiable que le RANVEC (Recensement Administratif national à vocation électorale) de 1997.

En 1999, un agent du RANVEC est venu nous recenser à la maison et nous a remis nos papiers d’état civil datés et signés (feuillets jaunes). Avec ces feuillets, on nous a établi nos cartes d’identité qu’on disait infalsifiables. Tout se passait bien. En 2011, 12 ans après, c’est nous-mêmes qui devons nous déplacer chez les agents recenseurs qui ne sont ni juges, ni procureurs et leur prouver que nous sommes mauritaniens. Ces agents peuvent, selon leur vouloir, déchoir un individu de sa nationalité et il devient du coup apatride sans aucun moyen de recours. Dans un pays de droit comme la France, « seul un décret, après avis conforme du conseil d’état peut déchoir un individu de la nationalité » et cette déchéance n’est appliquée que pour des actes qualifiés de crime. La déchéance n’est pas applicable s’il a pour résultat de rendre l’individu apatride (art 25 du code civil français). Le code civil mauritanien inspiré du code civil français enfreint ses propres règles et le citoyen n’a aucun moyen légal de faire valoir ce droit! Les agents recruteurs (qui n’ont aucune compétence en droit) se substituent aux juges et aux procureurs et ne se basent sur aucun critère objectif pour juger de la recevabilité ou non d’un dossier. Chaque centre de recensement a ses propres règles, ses propres critères. Tous les membres de la commission nationale de recensement (ils sont 19) sont issus de la composante maure sauf 1. Dans une émission télévisée, ce singleton a lui-même douté de sa nationalité mauritanienne à cause de son nom de famille et le Président de l’Agence nationale chargée des opérations d’enrôlement le lui a fait savoir.
A travers les différents témoignages, nous avons tous compris que le pouvoir mauritanien a déjà défini une feuille de route aux agents recenseurs : épurer le fichier de sa composante négro africaine, publier enfin les statistiques démographiques de la Mauritanie tant attendues depuis plus de 10 ans, montrer à la face du monde que la composante maure constitue l’ethnie majoritaire et, en prévision d’échéances électorales futures, manipuler le fichier électoral qui a déjà volé en éclat. Le Professeur Hamdou Rabby SY a bien expliqué dans un de ses articles ce plan mijoté par le pouvoir. Les Beydanes, eux, ne sont soumis à aucun interrogatoire, aucune exigence pour prouver qu’ils sont mauritaniens: c’est déjà évident pour les agents recenseurs. Je les appelle Beydanes car les Haratines appartiennent à la communauté négro africaine. Ce qui bouleverse arithmétiquement le plan muri par le pouvoir. Même si les beydanes sont d’origine sahraoui, marocaine, algérienne ou arabe tout court, ils peuvent dormir sur leurs lauriers. C’est pourquoi ils ne bronchent pas, ils ne s’associent pas à nos marches, ils ne dénoncent pas car ils considèrent que ce n’est pas leur combat. Seuls quelques Beydanes comme Mohamed Ould Maouloud, Aminetou Mint Moctar et Ahmeddou Jiddou Aly, entres autres, se sont insurgé contre les opérations sectaires d’enrôlement. A aucun moment on a entendu d'autres leaders beydanes s’insurger contre ces opérations sectaires. Au contraire, ces leaders cherchent à dialoguer avec Aziz en vue des prochaines échéances électorales pour se repositionner. Le combat que nous menons actuellement est le cadet de leur souci. Les événements de 1989 sont là pour nous reveiller.



Donc personne ne combattra à notre place. C’est à nous société civile de prendre notre destin en main et d’opposer notre résistance à cette politique d’exclusion par tous les moyens : par des manifestations, par des campagnes de sensibilisation et de mobilisation, par des mots d'ordre, par des blocus des centres de recensement comme le préconisent certains de mes amis, etc.
Toutes ces actions doivent être coordonnées par un seul mouvement. Je lance un appel à tous mes compatriotes negro africains pour qu’on ne relâche pas la pression sur le pouvoir pour un arrêt définitif de ces opérations humiliantes. Il y va de notre survie. Joignons aussi l'acte à la parole: c'est bien de faire des déclarations, d'écrire des articles pour dénoncer, sensibiliser et mobiliser mais c'est encore mieux que nos intellectuels participent activement aux manifestations de grande envergure, aux blocus, etc. Seules les actions pratiques feront trembler les tenants du système.
J’en profite pour féliciter la jeunesse du mouvement « Touche pas à ma nationalité » qui regroupe tous les mauritaniens. Cette jeunesse (exemple MAPROM) a apporté du sang neuf à nos différentes actions.






Source: Habiboullah KANE



Membre du mouvement "Touche pas à ma nationalité"



vendredi 24 juin 2011

Oumar Kane, responsable de projets de communication interne chez IBM
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Oumar a réussi malgré son handicap

Chaque semaine, un professionnel évoque son parcours. Aujourd’hui, Oumar Kane nous montre qu’à force de courage et de persévérance on peut réussir malgré un handicap.

Si son handicap ne se voit pas au premier abord, Oumar Kane ne cherche pas non plus à le cacher. Responsable de projets de communication interne chez IBM, ce Mauritanien de 46 ans entend bien utiliser ses compétences pour donner une autre image des salariés handicapés.
Parcours
Très tôt intéressé par les nouvelles technologies, il a toujours eu à cœur de faire évoluer ses connaissances. Déjà titulaire d’une maîtrise, il a repris des études en France à 33 ans. « Après un DESS en informatique documentaire, j’ai fait un DEA en sciences de l’information et de la communication, puis un euromaster en multimédia. » Inscrit en doctorat, cet élève studieux doit cependant renoncer à son projet de recherche.
Les contraintes
Suite à une tuberculose osseuse, il garde une hémiplégie à la main droite. Une infirmité qu’Oumar s’applique aussitôt à pallier en apprenant à écrire de la main gauche.
Les atouts
« Comme je travaille essentiellement sur un clavier d’ordinateur, je n’ai pas eu trop de difficultés à m’adapter professionnellement. La plupart de mes collègues ne se sont d’ailleurs pas rendu compte tout de suite de mon problème. »
Conseil
S’il est compliqué de trouver du travail quand on est handicapé, il ne faut pas hésiter à demander l’aide d’organismes comme l’Adapt*. « Ils m’ont personnellement été d’une aide précieuse », tient à préciser Oumar, qui a trouvé son poste actuel via cette association.
(1 404)
* Adapt : Association pour l’insertion sociale et professionnelle des personnes handicapées.

Crédit photo : © Cécile JOSSELIN/Onisep

Légende : Oumar est également président d’une association contre la tuberculose et les maladies endémiques : http://actume.org.

Chiffres clés
262 700 travailleurs handicapés travaillent dans le secteur privé assujetti ; 194 315, dans le secteur public.
6 % : c’est le pourcentage de personnes handicapées que tout établissement privé ou public de plus de 20 salariés a l’obligation d’employer.
45 % des établissements en ayant l’obligation emploient leur quota de salariés handicapés.
54 % des salariés handicapés dans le secteur privé sont ouvriers, contre 33 % pour l’ensemble des salariés.
Pour en savoir plus : http://www.agefiph.fr, www.ladapt.net.
(502)

Source: Journal "Metro parisien" du 14/06/2011

lundi 7 février 2011

Le MPR dans le Brakna : KHB recueille les doléances des populations de 30 localités de la vallée (reportage photos)


















Le MPR a effectué une mission d’informations et de recueil de doléances dans le Brakna, précisément dans la vallée, du jeudi 03 au samedi 05 février 2011. Cette mission, dirigée par le président Kane Hamidou Baba, était composée du vice président Sidi Ould Kleib, de Tabara Ba, Mohamed Yahya Ould Gharrabi, de Alioune Ould Youssouf dit Maham, de Lemrabott Haidara, de Mamadou Racine Diallo, de Diba Abdoulaye et du Dr Ba Mouhamadou. La délégation du MPR a visité 30 localités appartenant aux départements de Dar El Barka, de Boghe et de Bababé pour s’enquérir de la situation des populations de la vallée mais aussi pour recueillir leurs doléances. Partout où la délégation a séjourné, un accueil chaleureux lui a été réservé, en dépit des contraintes liées aux travaux champêtres, à la désolation des populations quant à leurs difficiles conditions de vie ou encore au manque de soutiens qu’elles ont déploré.

Dans les trente localités visitées, des réunions se sont tenues avec les populations, en présence des principaux responsables, des jeunes et des femmes qui ont manifesté un intérêt tout particulier à la mission, soulignant qu’elle est la première du genre effectuée par des hommes politiques hors campagne électorale et surtout destinée à se mettre à l’écoute des populations. C’est pourquoi, les populations ont exprimé leur satisfaction à travers un accueil chaleureux réservé à la mission et salué l’importance de cette visite tout en exposant en toute liberté la nature et l’ampleur des problèmes auxquels elles sont confrontées.
Partout où elle s’est rendue, la mission du MPR, sous l’impulsion du président Kane Hamidou Baba, a écouté avec la plus grande attention les doléances des populations meurtries par des injustices longtemps accumulées, souvent avec la complicité manifeste et la négligence des autorités locales, quant à la prise en charge des besoins primaires des habitants, mais également face à des revendications légitimes de ces mêmes populations.
A cet effet, la mission a enregistré une similarité et une récurrence des questions évoquées dans toutes les localités visitées dont notamment les problèmes liés à l’expropriation de leurs terres, à l’état civil, le manque ou l’absence d’eau potable, l’inexistence de structures sanitaires, l’absence d’électricité, l’enclavement, le chômage galopant, l’absence de projet ou programmes agricoles visant à améliorer leurs conditions de vie, le déficit en infrastructures scolaires, et en enseignants. A cela s’ajoute la faiblesse d’ensemble du soutien accordé aux populations rapatriées, mais qui continuent à endurer le calvaire, faute d’opérations véritables de réinsertion, aggravant ainsi leurs conditions de vie déjà. Ces problèmes, sont encore rendus beaucoup plus aigus dans des zones spécifiques, complètement enclavées à la merci des intempéries lamentables et autres calamités.

Le président Kane Hamidou Baba a, après avoir écouté les doléances des habitants à chacune des étapes de la mission, rappelé que ce déplacement ne se situe pas dans un cadre « politicien », encore moins de recherche d’adhésion de militants pour son parti, mais un devoir citoyen de venir s’enquérir, au plus prés, de la situation des populations du pays quant à leurs conditions de vie, dont il savait déjà précaires.
Dans les 30 localités où la délégation a séjourné, le président et quelques membres de la délégation ont manifesté l’intérêt tout particulier que les pouvoirs en place doivent accorder à ces populations qui ne demandent qu’à être traité comme tout bon citoyen. Pour ce faire, Kane Hamidou Baba a recommandé aux populations visitées de s’organiser davantage et de travailler pour que tous leurs droits leur soient restitués. Dans ce sens, il a décliné l’engagement du chef de l’Etat, Mohamed Ould Abdel Aziz, de restituer les terres expropriées aux ayant droits, d’appuyer l’ensemble des autochtones à travers des projets de développement agricoles et aussi de moderniser l’état civil. Pour ceux qui ne sont pas en possession de leurs papiers d’état civil, il est prévu de mettre en place des commissions chargées de répertorier et d’examiner l’ensemble des cas pour trouver une solution juste et définitive.

Apres ce saut qualitatif dans le Brakna, le chargé de communication du parti a révélé que KHB, à travers un calendrier ambitieux du MPR, séjournera dans les autres localités du pays et même hors frontière pour s’enquérir de leurs conditions de vie afin de servir d’alerte aux pouvoirs en place mais aussi d’engager un débat de fond au niveau parlementaire.









dimanche 28 novembre 2010


Appel à l'unité lancée par la Présidente de l'AFMAF lors de la conférence du 27 Novembre à Massy

Déclaration de la Présidente d’AFMAF

Bonjour à tous,

Tout d'abord mes condoléances à nos martyrs et à leurs familles.
En cette veille de la journée de deuil du 28 Novembre à la mémoire de nos martyrs, il est nécessaire d’unir nos forces pour que plus jamais ces actes de barbarie ne se reproduisent. Pour cela, nous avons besoin d’unir nos forces pour que notre cause soit entendue et que justice soit rendue.

Mais, je me pose la question de savoir si un jour nous obtiendrons gain de cause. Je n'en suis pas sûr,
- Vu les divisions qui nous minent depuis des années
- Vu la haine qui s'est installée
- Vu l'attitude mesquine que nous affichons sans gêne, alors que nos frères ont été massacrés injustement comme des animaux.

En tant que militante des droits de l'homme et en tant que Présidente d'AFMAF, je suis choquée par les divisions malsaines qui ne font que nuire à notre cause.

Le fait de commémorer nos morts ne sert à rien si chacun de nous se fige sur ses positions et je trouve notre attitude lamentable pour la défense des intérêts de notre communauté qui a tant souffert. Nous n'avons pas le droit de salir la mémoire de nos martyrs,

AFMAF a toujours voulu rester neutre mais aujourd'hui nous nous retrouvons au milieu des querelles d'hommes que nous condamnons fermement.

Nous vous demandons, de grâce : « arrêtez ce spectacle honteux pour notre communauté et retrouvons nous autour d’une table et discutons car notre communauté a beaucoup souffert et continue à souffrir et à subir. »
Je vous remercie

Source: Marième KANE
Présidente AFMAF

mercredi 7 octobre 2009

Compte rendu de la journée en hommage au Pr Saidou KANE:

Le troisieme anniversaire de la disparition du Professeur Saidou KANE a été commémoré à Paris le Samedi 03/10/2009 conformément au programme mis en place par le comité d'organisation. On a noté la présence de 5 Maires: 3 de Mauritanie (Ahmed O/ Hamza: Président de la communauté urbaine de Nouakchott, Moussa Sow dit Tchombé: Maire de Kaédi, DR Fassa Yérim: Maire de Rosso) et de 2 du Sénegal (Me Aïssata Tall Sall, Maire de Podor et Porte parole du parti socialiste, ancienne ministre de la communication et Mr Mamoudou Deme, Maire de Aéré Golléré et DG de la S.A.E.D), de la communauté maraboutique conduite par MBATIA DJIGO, de ABDA WONE venu des U.S.A, du réprésentant de Baaba Maal et chroniqueur au journal sénégalais "Le Soleil", des délégations des organisations des droits de l'Homme comme l'AVOMM conduite par Ousmane Abdoul Sarr, l'OCVIDH conduite par SY Mahamadou, des organisations culturelles, des mouvements politiques, des partis politiques, des délégations venues de Hollande, de Belgique et d'autres personnes venues d'un peu partout en France. Cette journée était animée par Mamadou LY de Radio "Faandu Almuudo". Les 2 salles que nous avons louées pour cette occasion n'ont pas suffit à contenir toute cette marée humaine car, comme l'a rappelé Me Aissata Tall Sall, Saidou KANE était un homme de dimension universelle qui dépasse les frontières de la Mauritanie et du Sénégal. Après le dejeuner, ce sont les marabouts qui ont lu tout le coran et fait des prières à la mémoire de Saidou KANE sans oublier Mamadou Samba Diop dit "MOURTOUDO" et tous nos martyrs de la Mauritanie et du Sénégal (que leurs âmes reposent en paix). Hassane KANE, Haby Zakaria Konté, l'un en français, l'autre en Pulaar et notre illustre hôte ABDA WONE ont retracé le parcours de Saidou KANE, son combat, ses endurances, son courage politique, etc. Une émotion s'est emparée de la salle jusqu'à l'intervention de Ousmane Abdoul Sarr de AVOMM qui a décrispé l'atmosphère par ses témoignages, sa rencontre avec Saidou KANE au bagne de Oualata, l'altruisme de Saidou KANE, le sens du partage que l'homme incarné. Il nous fallait bien un Ousmane Sarr pour rétablir la joie dans la salle car, l'émotion devenait contagieuse: il a séché les larmes de l'assistance et ceci, conformément à la philosophie de Saidou KANE qui aimait dire des verités en faisant rire. Peut être que Saidou lui a parlé. L'ombre de Saidou a plané ce Samedi: même l'animateur permettait aux intervenants d'intervenir dans la langue de leur choix et le public était si tolérant qu'on était loin des clivages politiques, ethniques et culturels. C'était la première fois qu'on voyait une unanimité entre les différents courants en Mauritanie, les différentes communautés qui s'arrachaient Saidou KANE, des retrouvailles entre adversaires politiques qui ont porté le costume de Saidou KANE: c'était le rêve de Saidou KANE qui ne s'est réalisé qu'après son départ. Je ne dis pas "mort" car ce qu'il souhaitait est peut être entrain de se réaliser ou de germer: l'unité des peuples. Donc, disons que Saidou était là. Le représentant du parti A.P.P, BABA OULD JIDDOU, gare à celui qui écorche son prénom, a rappelé que saidou KANE appartient à toutes les communautés de la Mauritanie: A tout un chacun, il peut lui dire son histoire, ses origines et prouver à son interlocuteur de par son nom de famille qu'il est bien cousin par alliance au Maure, au Pulaar, au wolof, au soninké, etc. Une journée ne suffit pas à raconter l'oeuvre de Saidou KANE. On en est bien conscient. Comme l'a rappelé Maître Aïssata Tall Sall, Saidou KANE avait 3 dimensions: culturelle, politique et universelle. On ne pouvait pas cerner l'Homme en dissociant ces 3 éléments. Elle reconnaît que Saidou KANE lui a apporté beaucoup en politique: il n'appartenait pas qu'aux Mauritaniens mon cher JIDDOU. Le Sénégal et toute la sous région se l'arrachent. Il est des leurs. Il les a formés et les a façonnés comme il l'a fait avec ses disciples mauritaniens. Il avait une vision panafricaniste. On ne pouvait pas parler de Saidou KANE sans parler de Mamadou Samba Diop dit "MOUTOUDO" et de IBRAHIMA MOCTAR SARR: on ne peut pas dissocier culture, politique et dimension universel de l'homme mais aussi, on ne pouvait pas le dissocier de ses 2 poumons: MOURTOUDO et IBRAHIMA MOCTAR SARR. En parlant de Saidou , on est toujours obligé de multiplier par 3. Quel phenomène ce Saidou! Saidou KANE Katanté comme Ibrahima KANE Katanté qui, dans son témoignage, a loué le courage, la vision de l'homme et se refuse de croire qu'il n'yaura pas un autre "Saidou KANE". Dieu est Grand.
Des propositions ont été faites et j'ai retenu celle de BA SAMBA THIOYEL: Création d'une commission élargie qui s'occupera de l'organisation de ces journées en hommage à nos martyrs et ne pas laisser l'initiative à la seule katanté Marième KANE, Présidente de notre comité ou à Coumba DJAMDI (surnom donné par MOURTOUDO à Aïssata KANE), perpetuer la mémoire de Saidou KANE en mouillant nos maillots comme il l'a fait (ne soyons pas des "mbirr thiaggal bawDDi) et rassemblons l'oeuvre de Moustapha Boli pour les besoins de sa fondation. Elle est où cette fondation? Ousmane Diagana, représentant de l'AJD/MR et parlant sous le contrôle de Aissata KANE, a transmis un message de IBRAHIMA MOCTAR SARR, un des poumons de Saidou disant que c'est lui qui est délégué pour s'occuper de cette affaire. Donc, IMS, votre message est reçu et on ose esperer que cet élan du Samedi ne sera pas ralenti. Comme Saidou KANE aime bien le chiffre 3, disons d'ici 3 mois on veut entendre parler de FON-DA-TION encore 3! COUMBA DJAMDI a bien donné le ton (Deadline souhaitable = avant fin décembre). Je m'excuse au nom de notre comité d'organisation de ne pouvoir citer tous les intervenants tellement beaucoup de choses ont été dites et beaucoup de témoignages m'ont échappé. C'est normal. C'est humain.
Notre comité d'organisation, par la voix de notre Présidente Marieme KANE et de Aissata KANE, remercie toutes celles et ceux qui ont participé à cette journée. Pendant notre réunion bilan, nous avons retenu toutes les propositions et on espère que l'année prochaine on fera mieux avec un comité élargi et sous d'autres cieux. Il faut aussi, comme l'ont proposé certains intervenants, que cette journée hommage à Saidou KANE soit étendu un peu partout. Nous remercions aussi le poête écrivain Amadou Elimane KANE accompagné par le virtuose Adama NDONGO qui a séduit l'assistance par le poême dédié à Saidou KANE qui ne s'est jamais soumis à l'oppression et qui refute toute forme d'oppression. Nous remercions les organisations des droits de l'Homme AVOMM et OCVIDH surtout qui nous ont aidé à faire la promotion de cette journée ainsi que Boubacar SY, webmaster de AJD/MR. Nous remercions notre illustre hôte ABDA WONE qui est venu des Etats Unis assister à cet evenement. Nous remercions les 5 Maires qui, malgré leurs agendas chargés, ont donné un peu de leur temps pour venir nous exprimer leur soutien. Nous remercions les partis et les mouvements politiques, les Associations culturelles et tous ceux qui nous ont soutenus.
Merci.
Habiboullah KANE